Il reste encore deux jours pour visiter l’exposition de Gerlinde Grégorits à la Taverne des halles. Organisée par le collectif Jazz Bretagne, cette manifestation entend « donner la parole aux femmes peintres et unir la peinture au jazz ». Gerlinde Grégorits est née en Autriche. Elle a toujours aimé la peinture et, en particulier, celle de son compatriote Oskar Kokoschka. Son style est bien moins tourmenté que celui de son illustre « maître », mais il y a toujours quelque chose d’un peu étrange, d’un peu mystérieux dans sa manière de représenter ses personnages, ses paysages. Son premier professeur, Hilda Uccusics, l’a beaucoup marquée. À Quimper, elle a suivi, aux Beaux-Arts, les cours de Pol Guezennec qui influence encore ses toiles. D’autres professeurs, aux Beaux-Arts de Rennes, ont aussi fait avancer la jeune artiste.
« Vues de Quimper »
À la Taverne des halles, elle expose ses « Vues de Quimper ». Voici la cathédrale peinte sur un fin papier. Les flèches de l’édifice ont quelque chose d’une BD, de faussement naïf. Le théâtre Max-Jacob inspire également Gerlinde Grégorits. Plus loin, un ciel jaune presque menaçant abrite un paysage de rêve. « Il se pourrait que ma toile parle de la fin du monde ». Trois femmes, presque naïves, posent face au peintre. « Pol Guezennec nous avait demandé de représenter des femmes prêtes pour l’échafaud ». Rien de dramatique pourtant dans ce portrait à trois. Bien plus tourmenté est la toile suivante, une femme, dissimulée sous des couches de rouge, pleure au-dessus de l’océan. Ses larmes salées se mêlent à l’eau salée de la mer. « J’aime ce symbole » confie Gerlinde Grégorits. L’accrochage des toiles, très habilement fait, donne à chaque tableau de séduisantes allures de vitraux. À partir de vendredi, les toiles d’Anne Gloux remplaceront, jusqu’au 7 novembre, celles de Gerlinde Grégorits.