Les Aprèm’Jazz ont fait mouche ce week-end au Terrain Blanc en invitant Sylvain Beuf, stupéfiant de classe à la tête de son Electric Quartet.

La réputation de Sylvain Beuf n’est plus à faire. Son saxo écorché et précis a été, certes, maintes fois entendu (en guest) dans le cadre des Aprèm’Jazz mais il n’était pas inintéressant de le savourer dans le cadre de son propre band qu’il a mis sur pied il y a près de trois ans.
Le Sylvain Beuf Electric Quartet a l’art de créer des climats tendus, plus rarement sereins, en s’appuyant sur une équipe de fins musiciens, généreux, en rien ascétiques et à la complémentarité redoutable.
On avait déjà pu apprécier en terre cornouaillaise les remarquables Manu Codjia (guitare) et Julien Charlet (batterie). On ne connaissait pas Philippe Bussonnet qui a su déployer une basse toute en rondeur, efficace, incroyablement technique.
Le débonnaire Sylvain Beuf - très cool entre deux morceaux - fait office de guide tout en permettant à ses musiciens de déployer leurs forces.
L’ensemble du lot (remarquablement mis en son) sonne assez jazz-rock. Un inédit, solidement charpenté, « Clark And Division » avance en éclaireur. « Jazz Gigue » et « River Song » pétaradent au même titre d’ailleurs qu’« Irish Walk », une vieillerie remise au goût du jour plus de 20 ans après sa création.
D’un bout à l’autre, les morceaux s’étalent tout en fluidité. Chapeau bas, en outre, pour « Christmas Song » (un titre presque de circonstance) sans oublier un « Waiting free » tiré des meilleurs fûts. Un show, décidément, stupéfiant de classe !
Gilles Carrière